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Libération

De graves séquelles politiques.

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L'incendie a provoqué une violente crise gouvernementale.
publié le 19 novembre 2001 à 1h39

Bernard Bonnet a mis le feu. Et pas qu'à une paillote, sur une plage du golfe d'Ajaccio. Mais à la vie politique française. Depuis sa mise en examen le 5 mai 1999, l'ancien représentant de l'Etat en Corse n'a pas varié d'un iota: il prétend être la victime d'un complot politique. Se disant, à la fois, étranger aux ordres donnés à ses subordonnés et lâché par ses supérieurs, le prévenu aura tout tenté pour politiser son procès. Il n'y sera pas totalement parvenu. Puisque aucun ministre, ni membre de cabinet n'a accepté de répondre aux appels à témoigner des avocats de l'ancien préfet. Ceci étant, l'affaire des paillotes, si elle va connaître dans trois semaines un épilogue strictement judiciaire, est bien de nature politique. Parce qu'en cinq ans d'exercice du pouvoir, Lionel Jospin a affronté, à cette occasion, sa plus importante crise. Parce que ce rocambolesque incendie criminel a conduit à l'élaboration du processus dit de Matignon, au départ d'un des principaux ministres du gouvernement Jospin, à une minicrise au sein de la majorité plurielle et à un des plus violents incidents de la cohabitation. Rien de moins.

Soutien. Le restaurant de plage Chez Francis brûle dans la nuit du 19 au 20 avril 1999. Le 28 avril, c'est l'Assemblée nationale qui s'enflamme. La totalité des faits n'est pas encore connue. Seuls les gendarmes du Groupement de pelotons de sécurité (GPS) sont alors soupçonnés d'avoir craqué quelques allumettes. Interrogé par le député insulaire José Rossi, Lionel