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Libération
Éditorial

Deux inconnus

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publié le 19 novembre 2001 à 1h40

Dans les rudes contrées afghanes, deux choses restent introuvables: Ben Laden et un gouvernement vaguement raisonnable. Des deux, il est bien possible que le fuyard le plus célèbre du monde soit le moins difficile à dénicher. Les talibans affectent de ne plus répondre de lui, et certaines rumeurs laissent entendre qu'il aurait été localisé à quelques kilomètres près. Le mieux serait qu'il soit capturé vif, afin qu'il puisse être jugé publiquement pour ses crimes. Pratiquement, sa garde personnelle, composée de durs à cuire, semble prête à mourir plutôt qu'à se rendre. Cela rend problématique l'arrestation du big boss d'Al-Qaeda au fond de l'un de ses bunkers.

Cette affaire-là peut se régler par défaut en tirant. La gestion de l'Afghanistan post-talibans est autrement délicate. Chirac, vendredi, a été fort léger d'annoncer l'envoi de militaires français au sol. Les Britanniques, qui occupent l'aéroport de Kaboul, envisagent plutôt de s'en aller, tant les maîtres du jour leur font de grimaces. Les ONG ne sont guère mieux traitées, si bien que le couple «humanitaire plus sécurité», loin d'avancer pendant le week-end, a plutôt reculé.

La seule solution de bon sens, celle de l'ONU et d'un peu tout le monde, serait bien sûr un gouvernement d'union nationale multiethnique. C'est vite dit mais pas vite fait, car il y a beaucoup de prétendants et peu de places. L'envoyé de l'ONU croit avoir avancé de quelques pas en ce sens. Tant mieux! Mais l'hiver et ses menaces ont, eux, avancé de q