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Libération

Le chef de guerre Bush Junior boit du petit lait

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Le président, soulagé, croûle sous les éloges de ses compatriotes.
publié le 19 novembre 2001 à 1h39

Washington

de notre correspondant

Cette semaine, George W. Bush s'apprête à fêter Thanksgiving sur un petit nuage. Finalement, sa guerre a bien marché. Le monde entier prend conscience que le président américain n'est pas un médiocre. Peu de soldats américains sont morts. La libération de Kaboul se passe sans les exactions massives redoutées. Oussama ben Laden est désormais une bête traquée.

Pour Bush, le sondage publié samedi par Newsweek équivaut à un applaudissement debout: 58 % des Américains estiment que Bush a fait un «meilleur travail que prévu». Dans les journaux conservateurs, d'incroyables odes à la gloire du «grand président» fleurissent. «Ses décisions semblent issues d'un esprit rapide et solide comme un roc», s'ébaubissait récemment Peggy Noonan dans le Wall Street Journal.

Décontraction. Pourtant, Bush se garde bien de crier victoire, même s'il cache difficilement son soulagement. A preuve, cet étonnant numéro qu'il a fait jeudi, aux côtés de son homologue russe Vladimir Poutine, dans le gymnase du lycée de son patelin texan, Crawford. Euphorique, il pouffait à chaque phrase de son glacial hôte, comme si quelque magie avait transformé l'ancien colonel du KGB en irrésistible boute-en-train. Pour Bush, tout semblait devenu léger: à un élève lui demandant où en étaient les discussions sur le projet controversé de défense antimissile, il a répondu hilare: «Tu ferais pas partie de la presse, toi?» Autre signe de la décontraction présidentielle: samedi, Bush a laissé sa