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Libération

Charbon: deux lettres en France avec des traces «naturelles»

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publié le 20 novembre 2001 à 1h40

«Des traces infinitésimales. Presque rien. Moins de 5 spores par gramme. Alors que l'on estime qu'il faut un seuil de 5 000 pour que cela soit éventuellement contagieux, on est loin, très loin du compte», a affirmé, hier, le ministre de la Santé Bernard Kouchner en évoquant des traces du bacille du charbon, trouvées dans deux enveloppes en France. C'est la première fois que des traces de bacilles sont signalées dans le courrier hexagonal. Il s'agit de deux lettres, oblitérées les 8 et le 9 novembre. L'une, contenant de la farine, a été adressée à un collège de Vitry-sur-Seine près de Paris. Deux enseignants ont été directement exposés. Ils sont, depuis, sous traitement. L'autre enveloppe a été envoyée des Baléares: à l'intérieur, une carte postale et du sable. «Cette lettre n'a pas été ouverte, ayant été bloquée au service du tri automatique», a précisé le professeur Gilles Brucker. Selon toute vraisemblance, il n'y avait aucune intention maligne de l'expéditeur. Il a mis du sable comme on met un souvenir. Et, dans le sable, on peut trouver des spores.» «Tout cela est manifestement naturel», a insisté le professeur François Bricaire, chef du service de maladies infectieuses à l'hôpital la Pitié de Paris. «Le bacille existe de façon naturelle, et lorsque l'on se met à le chercher de manière très poussée, il est logique de trouver quelques spores. C'est un charbon tellurique.»

Bonne nouvelle, la baisse des alertes au charbon sur le courrier se poursuit en France. Avec 50 alerte