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Libération
Éditorial

Pragmatisme

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publié le 24 novembre 2001 à 1h44

Il n'y a pas de grande différence entre un maire de gauche et un maire de droite dès lors qu'il s'agit de s'attaquer aux problèmes locaux de sécurité avec le souci de l'intérêt collectif bien compris. Celui qui n'avait foi que dans la prévention découvre vite que, faute de coercitions, les meilleures intentions peuvent se transformer en leur contraire. Celui qui ne jurait que par l'autorité s'aperçoit tout aussi rapidement que c'est plus compliqué quand on doit s'inscrire dans la durée.

Est-ce à dire que la sécurité échapperait à tout clivage partisan? Bien évidemment non. Que ce soit sur les pouvoirs de police des maires ou l'armement des policiers municipaux, la ligne de partage entre gauche et droite semble assez nette, du moins à entendre Lionel Jospin qui s'est prononcé devant l'Association des maires de France, non sans un sens certain de l'opportunité, contre un dessaisissement des prérogatives de l'Etat et de la police nationale. Pour autant, tous, à droite, ne partagent pas l'emballement de leurs dirigeants pour la «municipalisation», sinon la privatisation, de la sécurité. Jacques Chirac, sur ce plan, navigue lui-même à vue au gré des auditoires.

Plus immédiatement, c'est davantage dans la politique d'ensemble des municipalités que le dosage de leurs mesures de sécurité doit être apprécié sur une échelle gauche-droite, ou progressiste-conservatrice si l'on veut échapper aux tartes à la crème de l'évaluation «républicaine».

Reste que si un bilan municipal se juge tous