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Libération
Analyse

Une gestion difficile pour Lionel Jospin

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Le Premier ministre doit envoyer des signaux sans trop s'exposer.
publié le 24 novembre 2001 à 1h44

Après les chômeurs, les routiers, les pilotes d'Air France, les professeurs, les agents de Bercy, les cheminots, les infirmières, Lionel Jospin affronte, depuis le début de la semaine, les défilés de policiers. Son entourage rappelle qu'il a su se sortir des crises précédentes malgré les Cassandre. Néanmoins, pour cause d'élection présidentielle approchante ­ dans deux mois, le Premier ministre sera devenu candidat officiel ­ cette crise, si elle devait s'éterniser, deviendrait bien ennuyeuse.

Le contexte n'est pas fameux. Les revendications catégorielles se multiplient dans la fonction publique cependant que la marge de manoeuvre budgétaire est limitée par le ralentissement économique. Au ministère de l'Intérieur, Daniel Vaillant est affaibli: les policiers lui savent gré d'avoir obtenu des crédits supplémentaires, mais il n'a pas réussi à trouver le ton et les mots pour asseoir son autorité, en interne comme vis-à-vis de l'opinion. Enfin, à l'Elysée, Jacques Chirac se frotte les mains, au point que certains socialistes le soupçonnent d'attiser le feu en sous-main ­ ce qui reste à prouver.

D'où les hésitations stratégiques de Jospin. Doit-il monter en première ligne? Ce serait inutile et dangereux, répondent les stratèges socialistes. Prendre la parole à la télévision pourrait n'avoir aucun effet et cela affaiblirait Daniel Vaillant, son ami de quarante ans. De plus, quitte à s'adresser aux Français, le Premier ministre aimerait autant leur parler de choses plus valorisantes