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Libération

C'est le problème de la droite, dit la gauche

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Le PS cache son inquiétude et trace une ligne jaune à l'intention de Chevènement.
publié le 26 novembre 2001 à 1h44

«Ce n'est plus un problème pour la gauche, c'est devenu un problème pour la droite.» A mesure que Jean-Pierre Chevènement engrange les soutiens «droitiers», la direction du PS se rassure. L'ex-ministre de l'Intérieur a beau être sur une vague ascendante, sa percée demeure «presque sans effet» sur les intentions de vote recueillies par Lionel Jospin au premier tour, signe que l'élu de Belfort mord davantage à droite qu'à gauche. Une «mission historique» de rabatteur qu'il «ignore lui-même», ironise un responsable socialiste. Et si François Hollande juge qu'à 4 ou 5 % d'intentions de vote, Chevènement pioche à gauche, le premier secrétaire du PS estime qu'au-delà, comme c'est le cas actuellement, le fondateur du MDC prospère à droite. Hollande mise d'ailleurs sur les «faux amis» du type Michel Pinton, Paul-Marie Coûteaux ou Pierre Poujade pour voir revenir vers les socialistes le socle de gauche de Chevènement.

«Bêtise». Pas question donc de laisser transparaître une quelconque inquiétude, comme l'avait maladroitement fait le président du groupe PS à l'Assemblée, Jean-Marc Ayrault, le mois dernier, en prédisant au maire de Belfort le destin politique de Michel Jobert. Une saillie qualifiée de «bêtise» rue de Solférino, où l'on considère que polémiquer avec l'ex-ministre c'est risquer de renforcer un peu plus sa candidature. Hollande se contente de tracer à l'intention de Chevènement une ligne jaune à ne pas franchir: s'il renvoie dos à dos Chirac et Jospin, il s'expose à des re