Etonnant consensus. Il est midi, hier, à l'Assemblée. Les députés viennent de rejeter l'examen de la proposition de loi d'origine UDF sur «le renforcement de la lutte contre l'impunité». Son auteur, Jean-Antoine Léonetti, sort de l'hémicycle. Beau joueur, il regrette «une occasion manquée». «Droite et gauche approuvent les mêmes diagnostics, partagent les mêmes objectifs. Il n'y a que les voies pour y parvenir qui différent un peu.» Le député UDF des Alpes-Maritimes propose, en particulier, la création de «conseils de la réparation pénale». Présidés par le délégué du procureur, composés du maire et de représentants de l'Etat, ces «conseils» décideraient de «mesures alternatives de traitement pénal» pour les délinquants. Arrive la socialiste Christine Lazerges, spécialiste des questions de justice. «Vous avez fait du bon travail parlementaire, félicite-t-elle son collègue. Votre exposé des motifs me convient parfaitement. Simplement, ce que vous proposez n'est pas opérationnel.»
Surenchère. Ce dialogue entre gens de bonne compagnie n'est pas un hasard. Certes, à cinq mois de la présidentielle, les deux camps pratiquent la surenchère. La droite harcèle le ministre de l'Intérieur, fustige l'incompétence gouvernementale, demande plus de moyens, réclame plus de sévérité. La gauche veut prouver sa crédibilité sur le dossier en multipliant les annonces, en assurant qu'elle a réussi son aggiornamento. Mais, hier, cette opposition de style est apparue bien feinte. Chacun s'accordant à