Aujourd'hui directeur général de Suez, Yves-Thibault de Silguy fut, lorsqu'il était commissaire européen chargé des Affaires économiques et monétaires, entre 1995 et 1999, l'un des plus ardents promoteurs de l'euro.
Finalement, l'euro arrive dans les poches des citoyens sans trop de difficultés.
Quand je suis devenu commissaire européen chargé des Affaires économiques et monétaires, beaucoup se moquaient de moi sur le thème: «pourquoi as-tu pris ce portefeuille casse-gueule»? Or je m'aperçois que sept ans après la présentation, en mai 1995, par la Commission, du livre vert Une monnaie pour l'Europe, tout s'est déroulé exactement comme prévu à l'époque.
Cela aurait pu malgré tout se transformer en vaste cafouillage.
Non, car tout a très bien été préparé et de manière très professionnelle, tant par les instances gouvernementales, les collectivités locales, les banques que par le commerce. Par ailleurs, dès 1996-1997, j'avais remarqué que l'euro suscitait un grand intérêt dans l'opinion publique. Cela tient à son aspect novateur et de modernité. Rares sont les projets de grande envergure, et l'euro en est un. C'est un élément beaucoup plus mobilisateur que ne le pensent, en général, les hommes politiques
Quels effets immédiats attendez-vous de l'usage par les citoyens de la monnaie commune?
Très rapidement, d'ici à quelques mois, l'usage de l'euro sera si naturel qu'on se demandera pourquoi on a attendu si longtemps pour le faire. Je pense aussi qu'il va se développer en Europe un se