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Libération

Les banques priées de faire l'appoint

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Fabius leur reproche de restreindre les opérations de change.
publié le 5 janvier 2002 à 21h35

L'euro, victime de son succès? Prises d'assaut par la population avide de se débarrasser au plus vite de francs voués à la trouilloteuse, de nombreuses agences bancaires restreignent les opérations de change à leur seule clientèle. Et encore, «à partir d'une certaine somme, il faut réserver à l'avance», explique une guichetière d'une agence parisienne de la BNP Paribas. Les files d'attente s'allongent, et l'ambiance tourne parfois au vinaigre. «On ne s'attendait pas à cette affluence, reconnaît la directrice de l'agence. Beaucoup de clients veulent passer tout de suite à l'euro et ne plus entendre parler des francs.»

Certaines succursales, en panne de liquidités, ont tout simplement suspendu le service. «Plus de change», indique sur sa porte une agence de la Société générale, dans le quartier de la République à Paris, qui ne sera pas réalimentée par la Banque de France avant le milieu de la semaine prochaine. «Si tout va bien, précise Laurent Yserd, son directeur. Il y a essentiellement un manque de pièces pour l'appoint. On épuise nos pièces en euros à force de changer des comptes ronds en francs.» D'autres font des demandes d'espèces mais les expriment toujours à partir de montants en francs, ce qui oblige, là encore, les banques à rendre des pièces. «Alors qu'il faudrait penser directement en euros, explique Laurent Yserd. On n'a jamais manipulé et consommé autant de centimes.»

Indignés. L'afflux de francs sème également la zizanie aux caisses des commerçants. «Le volume de