Catherine Deneuve: «la grande génération»
«J'ai encore du mal à réaliser son départ. Entre nous c'est une liaison très longue, des années où il m'a habillée dans la vie, au cinéma. Je ressens une certaine mélancolie. Bien sûr, pour moi il sera toujours là, il aura même plus de temps libre. Pour lui, c'est positif: il s'arrête au sommet de sa gloire, il va pouvoir entamer la troisième partie de sa vie, se consacrer à d'autres choses qu'il aime, peut-être le théâtre ou l'opéra. Mais pour les femmes, pour la mode, c'est la fin d'une époque. Il appartient à la grande génération, celle de Chanel, Dior et Balenciaga. Aujourd'hui, rares sont les vrais couturiers au sens noble du terme. Il y aura bien sûr une continuité avec des maisons comme Gaultier, Balenciaga. Ses créations dureront, continueront de vivre et d'inspirer d'autres gens. Mais le retrait de quelqu'un qui a tellement aimé les femmes, qui les a habillées avec autant de talent, va créer un grand vide.»
Jean-Paul Gaultier: «Garbo qui s'en va»
«Saint Laurent c'est la référence suprême, le plus grand, que j'admire et que je vénère. C'est un symbole d'élégance, tout un fantasme qui m'a poussé à vouloir faire de la couture. Adolescent, à la fin des années 60, je regardais ses défilés à la télévision. A chaque fois, il était différent des autres. Provocant, audacieux, sulfureux et pourtant, c'était lui qui correspondait le plus parfaitement à l'époque. Saint Laurent, c'est l'inverse de l'esbroufe. Chaque vêtement est pensé, chaq