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Libération

Une affaire cousue d'or

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1961-2002: une saga financière et artistique.
publié le 7 janvier 2002 à 21h36

Aujourd'hui, Yves Saint Laurent devrait donc quitter Yves Saint Laurent Haute Couture. L'adieu est probablement douloureux pour le créateur aux célèbres initiales. Mais il n'est sans doute rien comparé à ce jour de mars 1999, où il a dû céder son nom et sa place aux hommes de Gucci, les nouveaux propriétaires de la maison de l'avenue Marceau. YSL vendu à Gucci, ce fut, contrairement aux autres changements dans le capital du groupe intervenus tout au long de ces quarante années, le seul qui ait mis à mal l'indépendance du créateur et de Pierre Bergé, tous deux fondateurs du groupe en 1961. A une époque, où la mode, comme le déplorait récemment, Pierre Bergé, n'était pas gérée comme n'importe quelle industrie, les investisseurs ne cherchaient pas à faire de l'argent tout de suite.

Bénéfices. De fait Yves Saint Laurent mettra quinze ans à cracher ses premiers bénéfices. En 1977, grâce aux parfums comme il se doit. La date est importante dans l'histoire du groupe. C'est l'année d'Opium qui reste l'un des plus grands succès mondiaux. Entre-temps, il y eut bien d'autres réussites, mais de moindre ampleur: Y, YSL pour Hommes et Rive gauche, nom qui renvoie à cette rive parisienne sur laquelle, il a ouvert en 1966 sa première boutique de prêt-à-porter. Cette ouverture est saluée par la presse comme un coup de génie et le début d'une longue série dans différentes capitales. Le premier acte de «franchise» dans lequel Pierre Bergé va s'engager en même temps qu'il multipliera les licence