Le verre d'eau est à moitié vide et l'eau du verre à demi claire. La loi proposée par le gouvernement est la meilleure qu'il y ait eue, mais seulement parce que la précédente est très mauvaise. Jospin pourra donc la mettre à son crédit électoral, même si elle arrive trop tard pour être dûment approuvée par le Parlement. Pourtant, beaucoup d'écologistes inoxydables trouveront ce projet réducteur et Dieu sait que ses ambitions ont été réduites, de nouvelle version en révision supplémentaire, depuis le premier jet de Voynet. En fait, ce projet reflète assez bien la situation de l'opinion face à l'écologie en ce début de siècle: on est pour en général mais plutôt contre dans le détail.
Le succès d'estime des thèmes écologistes peut se mesurer au nombre de candidatures qu'ils suscitent: pas moins de quatre à la prochaine présidentielle. Et aucun autre postulant ne peut faire autrement que de mettre un peu de verdure dans son cocktail électoral. Mais cela vaut surtout pour les principes. Chaque fois qu'un projet écologiste cogne contre des intérêts établis, les lobbyistes de ces derniers n'ont pas trop de mal à le faire capoter. Chirac est un bon exemple de cette dissymétrie: en quarante ans de service, il n'a pas eu une seule anicroche avec les industries chimique, pétrolière, nucléaire ou automobile, tout en étant le chouchou de la FNSEA et le zélote de son productivisme agraire. Ce qui ne l'a pas empêché de s'ouvrir sur le tard, paraît-il, aux charmes environnementalistes.
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