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Libération

Une goutte d'eau dans un océan de pollution

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Le texte, qui ne pourra pas être adopté avant les élections, est très en deçà des ambitions affichées.
publié le 8 janvier 2002 à 21h36

Le jeu en valait-il la chandelle? En clair, était-ce bien utile de présenter à partir d'aujourd'hui à l'Assemblée nationale un projet de loi dont le gouvernement reconnaît qu'il n'a aucune chance d'être voté avant la suspension des travaux parlementaires, le 22 février, pour cause de campagne électorale? La question se pose d'autant plus que le «projet de loi portant réforme de la politique de l'eau» a déjà connu bien des vicissitudes: après trois années de gestation et 17 ou 20 versions, il a plutôt rétréci au passage. Et il risque d'être laissé en plan en pleine discussion après une première lecture par l'Assemblée et un passage devant le Sénat. Bref, ce pénible accouchement d'un maigre nourrisson a peu de chances de finir en apothéose.

«Risque inutile». Pourtant, lors de ses voeux, hier, le ministre de l'Environnement, Yves Cochet, a rappelé que ce texte lui tenait «particulièrement à coeur», ajoutant qu'il s'était «battu jusqu'au bout pour qu'il soit amené devant l'Assemblée nationale malgré certaines pressions de dernière minute». A l'automne, en effet, les socialistes étaient prêts à jeter le gant (Libération du 7 décembre). Le projet de loi prévoyant de soumettre pour la première fois les agriculteurs au principe «pollueur-payeur», mesure plutôt impopulaire dans les campagnes, ils souhaitaient ne prendre «aucun risque inutile» avant les élections législatives. Les écologistes se sont battus, et Lionel Jospin a arbitré en leur faveur.

Pour les Verts, ce texte revêt une i