Deux heures et demie au petit déjeuner pour une toilette. A cent deux jours du premier tour de l'élection présidentielle, Lionel Jospin a tranché, hier matin, le délicat dossier de la loi sur la présomption d'innocence. Une loi qui avait concentré sur elle les attaques des policiers en colère, fin 2001, et qui, à tort ou à raison, a fini par symboliser les difficultés du gouvernement avec le dossier de la sécurité. Difficile, l'arbitrage d'hier marque la défaite de Marylise Lebranchu, la ministre de la Justice, et la victoire de Daniel Vaillant, son collègue de l'Intérieur, soutenu par François Hollande, le numéro un du PS, et Jean-Marc Ayrault, le patron des députés socialistes, tous inquiets des conséquences de la montée de l'insécurité dans la campagne électorale qui s'annonce.
Relecture précise. Le rituel petit déjeuner des dirigeants socialistes avait été élargi aux ministres et parlementaires PS concernés, notamment Julien Dray, auteur du rapport d'évaluation de la loi sur la présomption d'innocence demandé par Lionel Jospin pour calmer les policiers. La réunion a été entièrement consacrée à la relecture, ligne après ligne, de la proposition de loi qui sera soumise à l'Assemblée nationale, probablement le 23 janvier. Deux heures et demie, donc, pour un examen minutieux, politique autant que technique.
Le texte compte cinq points principaux: la garde à vue de témoin; une définition moins stricte des obligations portant sur la première heure de garde à vue