Les policiers ont hurlé contre «la loi Guigou, loi pour les voyous», ont manifesté dans les rues, ont dénoncé des décisions de justice. Et finalement, ils ont refait la loi. Leurs syndicats se frottent les mains, mais réclament toujours plus. Ainsi, le leader des officiers majoritaires du Snop, Jean-Pierre Raynaud, s'affiche «agréablement surpris» que le délinquant «réitérant» puisse être placé en détention provisoire, pour «apporter une réponse judiciaire immédiate à une série de délits, afin de ne pas le laisser rentrer dans la cité auréolé». Le syndicaliste note «avec satisfaction qu'un outil plus conséquent a été donné aux officiers, avec la possibilité de placer en garde à vue des témoins», mais «regrette que les affaires d'atteintes aux personnes» en soient exclues. Le Snop maintient ainsi ses «cellules de veille» sur les «remises en liberté d'individus dangereux» à ses yeux, et prévient que «2002 sera plus que jamais l'année de la tolérance zéro pour les bavures judiciaires».
De son côté, son concurrent Synergie-officiers salue l'allongement du délai pour notifier les droits. «Cela va décongestionner les collègues qui étaient standardistes, sténos et coursiers la première heure de garde à vue». Mais le syndicat critique «la loi sur la présomption d'innocence qui reste une machine à fabriquer de l'impunité. Sur le fond, ça ne change rien. Un mec qui a volé deux CD, on ne va pas le mettre en détention, heureusement. Les juges disposent d'une nouvelle possibilité, mais ce