A priori, tous les ingrédients sont réunis. Un énorme marché, une monnaie commune et des citoyens qui se copient dans leurs appétits, fêtant au même instant Harry Potter ou le dernier Caméscope Sony. A terme, prédisent les économistes, dans ce marché parfait de l'eurozone et ses 305 millions d'habitants, le plus gros de la planète, les prix devraient converger. Pour l'heure, on en est encore très loin. Les prix entre Rome, Berlin ou Paris, vont, viennent et surtout vivent leur propre vie. C'est un fait. Et notre relevé de prix dans cinq capitales l'atteste. Un euroconsommateur futé devrait ainsi poster son courrier depuis l'Espagne, en profiter pour s'y acheter son Levi's et quelques boîtes de Viagra, puis craquer à Berlin pour le portable tout blanc d'Apple, avant de faire un saut à Rome pour y déjeuner d'un Big Mac...
Eviter Londres. Plus sérieusement, juste avant l'introduction des espèces en euro, l'organisation belge Test-achat a très précisément mesuré le grand écart des prix, relevant les étiquettes sur 400 produits, dans 2 300 points de vente de 57 villes d'Europe et 12 pays. Hit-parade de l'organisation: il faut faire ses courses, dans l'ordre, à San Marin, Andorre, Gênes, Florence, Aix-la-Chapelle et Vienne, et surtout éviter Londres, 46 % plus cher que la communauté d'Andorre. Cela tombe bien, la City, pour quelque temps encore, est en dehors de la zone euro.
Bref, les prix en Euroland sont encore loin de se ressembler. Sion Norton, conseiller économique du Beuc (Bu