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Libération
Interview

«Les clients paient plus en espèces»

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publié le 12 janvier 2002 à 21h40

Directeur général de Carrefour, Joël Saveuse, 48 ans, détaille les effets de l'euro sur les habitudes de consommation et la stratégie des entreprises de la grande distribution. Numéro deux mondial (derrière l'américain Wal-Mart), Carrefour est implanté dans six pays de la zone euro où il compte 4 700 magasins (hyper et supermarchés, «hard discount») et 150 millions de clients. En France, la chaîne d'hypermarchés est aussi le numéro deux du secteur, derrière les centres Leclerc.

Depuis le 2 janvier, vos clients européens ont-ils changé leurs habitudes de consommation?

Fondamentalement, le panier de la ménagère n'a pas varié, que ce soit en Italie, en France, en Espagne, au Portugal ou en Belgique. En valeur ou en quantité de produits, nos clients remplissent leurs chariots de la même façon. Nous avons noté cependant un peu plus d'activité «de change» dans tous les pays: certains clients viennent acheter pour obtenir un rendu monnaie en euros.

Ce sont d'ailleurs essentiellement les modes de paiement qui sont en train d'évoluer. Auparavant, il y avait de grandes différences entre des pays comme la France, où les gens préfèrent à 80 % régler en chèque ou en carte de crédit, et d'autres comme l'Italie ou 72 % des clients payaient en cash. Or nous avons constaté partout une nette augmentation des règlements en espèces. C'est inhabituel mais cela s'explique aussi parce que nous jouons notre rôle de «trappe à monnaies nationales». Nous sommes convaincus qu'elles vont disparaître plus v