A en croire les dirigeants européens, on va bientôt remplacer l'expression «comme une lettre à la poste» par «comme un passage à l'euro». Vendredi, le Premier ministre a même présenté «ses compliments aux Français parce qu'ils ont abordé ça avec le sourire, avec tranquillité, presque de façon ludique face à un tel événement bouleversant». Tous les jours, Bruxelles se réjouit de la progression de la nouvelle devise: vendredi, elle couvrait 85 % des paiements en espèces dans la zone euro. Si la transition vers le «tout euro» se passe plus vite que prévu, elle n'en bouleverse pas moins nos habitudes.
Porte-monnaie bondé
«Mon porte-monnaie est pété de pièces beaucoup plus nombreuses et grosses...» Impression subjective d'une consommatrice énervée? «On a l'impression de revenir aux années 60», confirme un restaurateur de la rue de Belleville (dans l'Est parisien). L'époque des prix aux centimes près. Un de ses confrères pense qu'il s'agit-là d'une situation provisoire. «C'est l'effet des conversions exactes. Bientôt, tout le monde arrondira à 5 centimes près.» La Finlande a pris les devants, en décidant de se passer des pièces de 1 et 2 centimes d'euro.
Un nouveau jargon
Lors de ses voeux à la presse, en début de semaine, le ministre de l'Environnement, Yves Cochet, faisait un discours fleuve sur le thème «bilan et perspectives de mon action ministérielle». Tout à coup, il se met à parler de «meuros». La salle s'interroge. Du coup, le ministre s'interrompt. «Ben quoi, on dit meuro. A