Eric Halphen, un des juges symbole de la lutte contre la corruption, celui qui a convoqué «Chirac, Jacques» comme témoin, quitte la magistrature, pour une mise en disponibilité quatre mois après son dessaisissement dans l'affaire des HLM de la mairie de Paris. Dans un entretien publié hier par le Parisien, l'ex-juge d'instruction de Créteil s'explique: «(Je veux) faire savoir que j'ai été calomnié et que mon instruction sur l'affaire des HLM a été sabotée. On m'a mis des bâtons dans les roues tout le temps. On a sans cesse voulu m'empêcher d'enquêter.» Cette annonce a provoqué de nombreuses réactions politiques et judiciaires, dont celle de la ministre Marylise Lebranchu, qui a souligné que ce départ ne signifiait en rien la fin des enquêtes politico-judiciaires. Nombre de magistrats reprennent à leur compte certains constats établis par le juge: les enquêtes judiciaires sur ce type d'affaires sont rudes, les obstacles incessants, les pressions nombreuses.
«Déstabilisation». L'Union syndicale des magistrats (USM), majoritaire dans la profession, estime que ce départ symbolise la «mise en place depuis des années d'une justice pour les riches et d'une autre pour les pauvres». «Nous attirons solennellement l'attention de nos concitoyens sur le risque de déstabilisation totale de l'institution judiciaire.» Faisant écho à ces opérations de déstabilisation, évoquées par le juge, l'Association française des magistrats instructeurs a estimé, par la voix du juge Parlos, que «ce type