«Israël se met au ban de la communauté internationale en matière de blanchiment. Bien qu'ayant signé une convention d'entraide internationale, il ne tient pas ses engagements et le fait de façon délibérée.» La diatribe est de François Franchi, procureur de la République, à l'ouverture du procès du Sentier en février 2000. Franchi est aussi en charge de la lutte contre le blanchiment, en relation avec le Gafi (Groupement d'action financière sur le blanchiment des capitaux), un organisme de l'OCDE. A l'époque, le gouvernement israélien avait protesté officiellement.
Paradis fiscaux. Ayant toujours besoin d'attirer les capitaux pour financer sa construction, l'Etat hébreu a une législation un peu plus lâche que les pays occidentaux. Ainsi, il n'a toujours pas interdit la technique de l'endossement (voir infographie page 3), qui permet de modifier subrepticement la destination d'un chèque: envoyé sur place, il peut être échangé contre du liquide par son nouveau destinataire.
A l'ouverture du procès du Sentier, Israël venait tout juste de modifier sa législation sur le blanchiment des capitaux et sur l'extradition des blanchisseurs (s'ils sont binationaux, ils pouvaient être jugés ou purger leur peine sur place). Ce pays a ainsi pu protester de sa bonne foi, même s'il avait agi sous la pression du Gafi, qui menaçait de le placer sur sa liste noire, aux côtés, notamment, de la Grenade et de l'Ukraine. Cette liste, synonyme de sanctions ou de restrictions financières, est le meilleur