Quelque chose a changé pour le jeune interpellé à Paris avec une barrette de cannabis ou un gramme de cocaïne en poche. Lors de son audition au commissariat, il doit répondre à des questions nombreuses et précises sur sa consommation de produits psychoactifs. Pas seulement les stupéfiants illicites, dont l'usage est toujours criminalisé par la loi de 1970, mais aussi l'alcool ou les médicaments. «Depuis quand êtes-vous usager?» «Selon quelle fréquence?» «A quand remonte votre dernière utilisation?» «Bénéficiez-vous d'un traitement de substitution (à l'héroïne ndlr)?» «Etes-vous suivi par une structure de soins?» Les policiers téléphonent ensuite au substitut du procureur pour lui communiquer ces éléments. Ce magistrat décide de l'avenir judiciaire de l'auteur de l'infraction en toute connaissance de cause: classement sous conditions, injonction thérapeutique ou poursuites.
Anonyme. La trame de ce nouveau procès-verbal fait partie d'une expérience innovante menée depuis janvier 2001 par le parquet de Paris. Objectif: dépister des consommations problématiques et orienter vers une prise en charge sanitaire. En fait, un unique entretien imposé par le substitut au cours duquel l'usager rencontre anonymement un intervenant en toxicomanie, psychologue ou éducateur. Et ce dans un délai de deux semaines à compter du jour de l'interpellation.
Le public touché? «Des jeunes qui, pour la plupart, ont entre 18 et 25 ans. Ils ne se pensent pas dépendants, mais certains passent rarement le we