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Libération
Éditorial

Corbeille

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publié le 18 janvier 2002 à 21h43

Trois censures en rafale, cela fait désordre pour le gouvernement... à moins que cela ne témoigne de l'acharnement d'un Conseil constitutionnel, dont les membres portent très majoritairement à droite. Une interprétation n'empêche pas l'autre... Le meilleur juriste du monde ne pourra jamais isoler hermétiquement son impartialité de son intime conviction politique. Il n'est donc pas injurieux pour les constitutionnalistes du Conseil de penser que leurs décisions récentes sont influencées par la situation politique et les cent prochains jours.

Pour ce qui est du désordre provoqué par la majorité parlementaire à l'instigation du gouvernement, il est difficile de croire qu'il relève de la simple maladresse. C'est en connaissance de cause de sa probable inconstitutionnalité que Jospin a repris l'amendement communiste sur les licenciements. La censure du transfert de puissance législative à l'Assemblée corse était, elle, une quasi-certitude. Dans la volonté de Jospin d'«aller jusqu'au bout», il y a bien sûr de la ruse («c'est pas moi qui veux pas!»), mais aussi une volonté d'affrontement: ça passe ou ça casse.

De fait, ça passe pas si mal même si ça ne s'entend pas trop dans le bruit de la casse. La meilleure preuve en est que la droite, à l'imaginer d'aventure revenue au pouvoir, aurait du mal à revenir sur les 35 heures, sur l'encadrement des licenciements et sur l'avancée décentralisatrice qu'a tout de même gagnée la Corse dans ce coup de billard à trois bandes. Dans ce dernier do