Les partisans en Corse du processus de Matignon ont désormais les yeux fixés sur l'horizon 2004. Après la décision du Conseil constitutionnel de censurer en partie l'article premier du projet de loi sur l'adaptation législative dévolue à l'assemblée insulaire, les élus devront désormais patienter deux ans pour exercer ce pouvoir réclamé par une majorité de conseillers territoriaux de droite, de gauche et nationalistes compris au début du processus lancé par le Premier ministre. A condition qu'à cette date, le président de la République se décide à lancer le chantier de la réforme constitutionnelle, une deuxième étape conditionnée au retour durable de la paix civile sur l'île.
Sérénité. Jean-Guy Talamoni, chef de file du groupe Corsica Nazione à l'Assemblée territoriale, estime qu'une fois l'élection présidentielle passée, «il faudra reprendre les discussions avec autant de loyauté à Paris qu'il y en a eu en Corse pour préparer sérieusement la deuxième phase du processus». Pour l'avocat nationaliste bastiais, très serein, la décision du Conseil constitutionnel marque «l'échec» de la première phase inscrite dans la loi sur le nouveau statut de l'île et «conforte la position que nous avons adoptée en décidant de suspendre en septembre notre soutien au processus de Matignon». Au sein de Corsica Nazione, certains élus s'inquiètent déjà de savoir si la coalition des 44 conseillers territoriaux favorables au processus tiendra jusqu'en 2004, date où l'Assemblée de Corse devrait ê