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Libération
Analyse

De l'oxygène et des grains de sable

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D'abord intrus, le mouvement est courtisé par les politiques.
publié le 19 janvier 2002 à 21h44

Les agitateurs du global mettent un pied dans une élection nationale. Longtemps, les responsables politiques n'ont vu dans les contestataires de la mondialisation libérale que des agités du bocal. Des gogos antimondialisation, avatars d'un gauchisme éculé. Ils les renvoyaient à leur pensée unique antilibérale, leurs (bonnes) questions illusoires et leurs (mauvaises) réponses trop faciles. Ils s'accommodaient mal de ces grains de sable plus suspects de vouloir gripper les rouages démocratiques que soucieux de les huiler. Les politiques ont donc dans un premier temps interrogé la représentativité et la légitimité de ces intrus. Au lieu, peut-être, de s'interroger eux-mêmes sur les raisons de cette nouvelle façon de penser la politique et sur l'abstentionnisme galopant.

Quête de repères. Née médiatiquement à Seattle en décembre 1999, la dynamique du plus grand mouvement social depuis 1968, composite et contradictoire, devait, pensaient-ils, retomber. Erreur. «Ce mouvement est plus important que tous les autres, et le fonctionnement de nos démocraties représentatives ne s'est pas ajusté à cette démocratie d'opinion», a confié Pascal Lamy, commissaire européen au Commerce, peu suspect de complaisance, mais qui a poussé à la roue le PS pour qu'il prenne enfin le pouls de ce «réveil citoyen». Les attentats du 11 septembre ont mis un temps en sourdine l'écho des revendications portées par les néorebelles. Mais ils n'ont en rien changé l'urgence d'un besoin de nouvelle gouvernance glo