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Libération
Éditorial

Pathologie

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publié le 21 janvier 2002 à 21h44

On convient généralement que le système de soins français obtient des résultats très honorables, tout en laissant aux malades comme aux médecins une liberté que bien peu de pays connaissent (même ceux qui ont recours à une couverture assurantielle privée, comme les Etats-Unis, où les cost controlers des compagnies se chargent de faire marcher droit les uns et les autres). Le système français a aussi ses revers bien connus: il est onéreux et, s'il fait très bien les choses difficiles, il néglige volontiers le tout-venant des ennuis de santé. Ces maux, qui n'impliquent aucune gravité et réclament une médecine sans gloire mais urgente (gastro-entérite ou foulure), sont la plaie de la machinerie médicale.

Aujourd'hui, ce sont les bataillons de l'ordinaire (médecins de ville ou des services d'urgence, mais aussi personnel hospitalier insatisfait des accords sur les 35 heures, infirmiers libéraux et divers paramédicaux) qui font entendre leur grogne. En déléguant l'essentiel des négociations à la direction de la Cnam, la ministre de tutelle, Elisabeth Guigou, évite de se mettre en première ligne. Elle risque ainsi de faire se prolonger la mauvaise humeur à un moment délicat pour le gouvernement. Il est vrai que l'heure est mal choisie pour une «remise à plat» d'un système qui fait cohabiter des corporations hétéroclites et aux intérêts rarement communs.

A cette difficulté technique ­ la santé mobilise un gigantesque alliage technico-social que bien peu maîtrisent ­ s'ajoutent les se