Bernard Kouchner, ministre délégué à la Santé, répond aux questions de Libération.
Toutes les semaines, il y a des conflits sur la santé. Et une semaine folle s'annonce. Comment arrêter cet emballement?
En faisant la part des accélérations électorales, tout en parant au plus pressé. Pour l'heure, il s'agit d'affirmer que nous avons compris le désarroi et la colère des praticiens de terrain. Leurs conditions de vie et d'exercice doivent être améliorées. Les généralistes, sans qui rien ne serait possible, méritent plus que la pratique qu'on leur impose. Ils méritent à la fois moins et mieux que ce qu'ils demandent.
On dirait que le fil est coupé entre les professions de santé et les autorités sanitaires. Et que le malaise est si grand qu'il ne laisse plus de place aux négociations.
Je ne crois pas que cela soit vrai. Nous avons négocié avec toutes les catégories hospitalières. Avec les sages-femmes, les praticiens hospitaliers, les internes, les attachés aux chefs. Et, demain, avec les médecins universitaires. J'ai conclu un accord avec tous. Hier, avec les urgentistes, j'ai tenté de trouver une solution à l'éternelle question des lits d'aval pour placer les malades de l'hiver, qui attendent dans le couloir. Il faut avoir le goût de la négociation et en avoir toujours le temps. Nous avons transformé les études, modelé l'internat pour que les généralistes ne soient plus sélectionnés par l'échec, ouvert le temps partiel hospitalier, réformé l'hôpital local et imposé les réseaux de s