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Libération
Éditorial

Subliminal

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publié le 23 janvier 2002 à 21h46

Le Premier ministre de cohabitation a toujours été le «maillon faible» des compétitions présidentielles. A son tour candidat au passage de Matignon à l'Elysée, Lionel Jospin a jusqu'ici plutôt bien conduit sa barque. En restant dans l'entre-deux d'une candidature «probable», il peut polémiquer avec entrain sur le terrain politique ­ surtout quand la droite lui sert de faire-valoir comme hier au Palais-Bourbon sur le Conseil constitutionnel et «le retour» de la fracture sociale ­ tout en conservant les apparences d'un Premier ministre en fonction «jusqu'au bout».

Une candidature qui en reste donc pour l'heure au stade subliminal, mais il faudra bien que le candidat finisse par se matérialiser et plus particulièrement le projet qu'il portera. Et c'est là que le plus difficile est à faire. Certes il n'aura plus, comme ses prédécesseurs, à s'épuiser dans la justification de sa candidature, mais l'idée selon laquelle «un bon bilan» valait ticket gratuit pour un tour de quinquennat a fait long feu. Une présidentielle se gagne en répondant à des attentes profondes de l'électorat, en suscitant un espoir qui peut déplacer les voix qui font basculer la majorité dans un camp ou dans l'autre. C'est tout l'enjeu du choix de Jospin, l'orientation de campagne qu'il devra faire connaître dans un mois maintenant. Pour se décider, il dispose d'un catalogue d'idées fourni par Martine Aubry et le PS ainsi qu'en leur nom propre par les deux ministres de l'Economie et des Finances qui ont marqué l