Le nucléaire fissure la majorité gouvernementale. Entre le Parti socialiste et les Verts, le contentieux ne date pas d'hier. Il est d'ailleurs, dans le cadre des discussions que les deux formations mènent pour aboutir à un accord électoral pour les législatives de 2002, au coeur d'une discorde persistante. Mais, depuis hier, des scissions de plus en nettes sont apparues au sein même de la famille socialiste. Et surtout entre Lionel Jospin et deux de ses ministres : Laurent Fabius et Christian Pierret.
En marge d'un rapport remis au Premier ministre à la mi-janvier sur la programmation des investissements de production électrique, qui doit être transmis aux parlementaires, le secrétaire d'Etat à l'Industrie a écrit au Premier ministre pour lui dire «qu'à titre personnel» il estime qu'«une décision rapide devra intervenir en ce qui concerne la construction d'une installation pilote» pour relancer le «réacteur du futur», dit EPR (European Pressurized Water Reactor).
«Propre». Révélée hier par la Tribune, cette prise de position a immédiatement été interprétée par les écologistes comme une montée au créneau du lobby nucléaire, d'autant que Laurent Fabius, ministre de tutelle de Christian Pierret, a lui aussi prôné hier, sur BFM, une diversification des sources d'énergie mais en conservant une «base nucléaire solide». «Le principal problème pour les années qui viennent, c'est la production de dioxyde de carbone (CO2). Or le nucléaire est propre. C'est ce qui nous permet à nous, Fra