Porto Alegre envoyé spécial
Flashes et flatteries. Costume ambré et paroles aigres-douces. Jean-Pierre Chevènement surnage dans une évidente félicité. Poisson pilote du «cadre national» dans un aquarium contestataire par nature international, il est tout ouïe et tout sourire. Des journalistes font la queue pour recueillir ses impressions; des élus locaux se pressent pour le saluer; et quelques figures se bousculent à ses côtés pour la photo. Quitte, comme Bertrand Delanoë, le maire de Paris, à s'y reprendre à deux fois pour être sûr que le geste ne passe pas inaperçu. «Au fait, qu'est-ce qu'on peut visiter?», s'enquiert Chevènement auprès de Tarso Genro, le maire de Porto Alegre, qui l'a invité au Forum social mondial et a mis une voiture à sa disposition. Trois heures plus tard, le voilà qui ressort d'une grande église de la ville...
«Expertocratie». L'an passé, déjà, le candidat «républicain» à l'Elysée avait défrayé la petite chronique du Forum social mondial. Vu d'Amérique latine comme un héraut de l'antiaméricanisme, opposant à «l'impérialisme» de la guerre du Golfe, il avait été bruyamment interpellé par des militants français sur les sans-papiers. L'ex-ministre de la Défense et de l'Intérieur était alors venu dénoncer «le capitalisme patrimonial» et affirmer «la nécessité d'un cadre national». Cette fois, le «troisième homme» de la présidentielle a plaidé, en clôture du forum des autorités locales, pour «l'articulation du local, du national et du mondial pour imposer de