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Analyse

Le contre-sommet n'est pas celui qu'on croit.

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Le forum de Porto Alegre donne le ton de la réflexion sur la globalisation.
publié le 31 janvier 2002 à 21h52

Le Forum social mondial de Porto Alegre n'en est qu'à sa deuxième édition qu'il est déjà devenu un rendez-vous aussi incontournable que le 32e Forum économique mondial de Davos, qui se tient cette année pour la première fois à New York. En calquant son calendrier sur celui des «maîtres du monde», la rencontre des «anti» avait été interprétée comme un «contre-sommet». Mais, il faut bien l'admettre, c'est aujourd'hui Davos qui fait figure de contre-sommet. Car la formidable montée en puissance des tenants d'une autre mondialisation a fini par «gangrener» le club des dirigeants économiques de la planète. Le World Economic Forum (WEF) est désormais sous influence. Depuis ces dernières années, les thèmes et débats inscrits à son ordre du jour portent l'empreinte des manifestants de Seattle, Prague, Nice... L'an dernier, on y débattait de la manière de «combler les fossés» entre riches et pauvres. Même la liste des guest stars s'en est trouvée modifiée. Klaus Schwab, le grand ordonnateur de Davos, a pensé utile l'an dernier d'y convier une kyrielle de chefs d'Etat de pays en «voie de développement», en même temps qu'il draguait les ONG.

Certes, responsables politiques du Nord et patrons de multinationales n'ont guère répondu aux appels de ceux qui dénoncent les excès d'une mondialisation ultralibérale. Mais l'évidence est là. Le fantôme de ceux que l'on qualifie un peu vite d'«anti» rôde partout dans les couloirs du WEF. La crise financière asiatique de 1997 puis les crises brésili