La commission d'enquête parlementaire sur les risques industriels majeurs a bien travaillé. Trois mois à peine après sa création, le 17 octobre, à la suite de l'explosion de l'usine AZF de Toulouse, le 21 septembre, elle rend public son rapport aujourd'hui. Au cours de ce marathon, les trente députés qui la composent ont visité dix-sept sites industriels classés Seveso, et auditionné cinq cents experts, hauts fonctionnaires, salariés, élus, responsables associatifs, magistrats, universitaires, assureurs et chefs d'entreprise.
Leur verdict: si l'on veut éviter d'autres catastrophes comme celle de Toulouse, il faut serrer les boulons à toutes les étapes de la chaîne. En amont d'abord, en perfectionnant «d'urgence» les études de dangers, ces «outils de prévention censés identifier et analyser tous les accidents envisageables en ne rejetant pas les plus improbables». Mais, pour que les études puissent jouer ce rôle, il faut qu'elles soient réalisées par des spécialistes et avec le sérieux requis. Or, «une étude de dangers réalisée en 1990 par un exploitant montre qu'une partie importante de celle-ci correspond à une compilation de références bibliographiques et de textes législatifs et réglementaires. La valeur ajoutée de cette étude, condensée en trois pages de propositions correspondant à un élémentaire bon sens, semble faible», relèvent les députés.
Effectifs doublés. Plus généralement, les parlementaires veulent faire de la sûreté nucléaire le modèle de leur projet de réforme.