Une aubaine, le retour de Schuller? Les socialistes auraient mauvaise grâce à répondre l'inverse. Tout ce qui n'arrange pas les affaires de Jacques Chirac les sert, c'est une évidence. Ils ont de la mémoire et se souviennent qu'il y a sept ans presque jour pour jour éclatait l'affaire Schuller-Maréchal qui avait transmué le favori Edouard Balladur en battu de la présidentielle. Sept ans après, les mêmes causes produiront peut-être les mê mes effets. Les socialistes n'ont donc pas besoin d'en rajouter. Ils se contentent de répliquer aux accusations de l'Elysée qui cherche à convaincre que le PS est à l'origine d'une «énorme manipulation» destinée à «salir» Chirac. Les chiraquiens s'y essaient depuis qu'Alain Juppé a accusé le PS samedi de «remuer la merde».
«Bagarre de rue». Pour accréditer cette vision juppéiste, l'Elysée s'appuie sur les «surprenants hasards» du calendrier (pourquoi ce retour en pleine campagne?) et le non moins étrange changement d'avocat de Schuller (un proche de l'Elysée est remplacé par un proche de Montebourg). Accusations récusées, une nouvelle fois hier, par le premier secrétaire du PS.«Le retour de M. Schuller servira la justice et personne d'autre, et même M. Juppé devrait s'en réjouir, a expliqué François Hollande au Monde. Il n'y a que le RPR pour imaginer que derrière la réapparition de Didier Schuller en France, il puisse y avoir une manipulation politique. Il faut être soi-même capable d'une opération de cette nature pour la prêter à d'autres»,