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Libération
Éditorial

Sombrero

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publié le 6 février 2002 à 22h01

Encouragé à prendre l'air il y a sept ans, alors qu'il pouvait faire mauvais effet dans la campagne d'Edouard Balladur, Didier Schuller revient en faisant tache dans celle de Jacques Chirac. Cette dernière coïncidence désigne évidemment les socialistes comme instigateurs de cette réapparition électoralement providentielle. Mais un ressort courant des intrigues policières veut que celui à qui profite le crime ne soit pas toujours l'auteur de l'acte fatal. Même s'il n'a rien fait pour décourager l'assassin ou lui a prêté discrètement assistance.

Car la mécanique infernale des «affaires» dont Didier Schuller est l'un des comparses, est moins due à la malveillance organisée de tel ou tel, qu'au terrain miné que représentent une vingtaine d'années de financements illicites du RPR dont les bénéfices ont pu aussi alimenter accessoirement d'autres caisses quand Charles Pasqua entrait en dissidence ou quand certains à gauche empochaient des pourboires pour se taire.

L'ancien fugitif était l'un des maillons forts d'une chaîne de financement déployée à partir de l'Office HLM des Hauts-de-Seine, concurremment à d'autres «pompes à fric» liées à l'Hôtel de Ville de Paris et la Région Ile-de-France. Un système francilien assez disparate fait de réseaux personnels, de féodalités locales, de compagnonnages occultes et aussi de franches crapuleries personnelles pour quelques-uns. C'est tout ce maillage que la Justice tente de détricoter depuis quelques années avec le double butoir d'une impunit