McDo a le triomphe discret. Depuis deux ans que la filiale française du géant américain espérait secrètement la condamnation de Bové, il lui faut maintenant dissimuler sa satisfaction. Question d'image? «La maison ne fera aucun commentaire sur cette condamnation. Elle a toujours refusé de s'aventurer sur le terrain politique ou juridique: elle ne sait pas faire et aurait tout à y perdre», commentait hier un conseiller de la direction. Silence radio de pure façade: «On s'attendait à cette condamnation, c'est justice. On est plutôt content», reconnaissait un cadre du groupe.
Diable et enfer. Car Bové et la Confédération paysanne sont un peu considérés comme le diable et l'enfer depuis le fameux démontage du restaurant de Millau. Denis Hennequin, patron de McDo France, qui règne sur 800 restaurants, avait averti ses cadres dans un courrier daté du 20 juin 2000: «Un long travail de préparation est actuellement effectué par la Confédération paysanne et ses alliés pour détourner le sens de ce procès, faire passer les agresseurs pour les victimes et, paradoxalement, la victime, McDonald's France, pour l'agresseur.» Au même moment, adoptant déjà une posture très zen, le groupe décidait de ne pas se porter partie civile, «par souci d'apaisement». «Ce que nous voulons depuis quelques années, c'est ouvrir un dialogue avec le monde paysan et réussir à le convaincre que nous ne sommes pas des méchants», plaide en privé un des principaux fournisseurs du groupe.
Le verdict d'hier tombe à pic