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Libération

A gauche un discours pesé et contrôlé

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publié le 9 février 2002 à 22h10

Pas de précipitation. Au moment où la boussole chiraquienne s'affole, Lionel Jospin n'entend pas presser le pas. Que Jacques Chirac anticipe ou non son entrée en campagne, son agenda ne bougera pas: il n'officialisera sa candidature qu'au cours de la dernière semaine de février, la convention d'investiture du PS étant programmée pour le 3 mars, au plus tard le 6, à la veille du premier meeting à Lille et de la sortie de son livre. D'ici là, à l'égard de Chirac, les socialistes souhaitent s'en tenir à une ligne de conduite: faire mal... sans se faire du mal. Car entre des critiques virulentes destinées à enfoncer le Président et des invectives qui les saliraient eux aussi, la frontière est mince.

François Hollande l'a franchie le week-end dernier. En répliquant à Alain Juppé, qui accusait la gauche de «remuer la merde», par un jeu de mots douteux sur les «propos de cabinet» de la droite, il s'est attiré les remontrances de Lionel Jospin. Mardi, lors du petit déjeuner qui réunit chaque semaine les hiérarques socialistes à Matignon, le Premier ministre l'a incité à «ne pas se mettre au niveau» du RPR. Hollande a eu beau avancer son intention de «démontrer la vulgarité de Juppé», son supérieur l'a mis en garde contre le risque de «s'enfermer» dans un registre humoristique dont le premier secrétaire du PS est friand.

Jospin l'a sermonné d'autant plus que, pour une fois, la sortie de Hollande n'a pas été précédée d'une discussion entre les deux hommes. La leçon a porté ses fruits. J