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Libération

Excalibur, arme électorale secrète

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publié le 9 février 2002 à 22h10

C'est l'arme absolue. La machine électorale, la bombe argumentaire. Si sa technologie de pointe est américaine, l'engin emprunte son nom, Excalibur, à l'épée mythique du roi Arthur. Féru de puces, le vice-président américain Al Gore avait doté le Parti démocrate de cet ordinateur en 1992. En apparence banal outil documentaire, il explore des dizaines de milliers d'archives, révèle les erreurs, les tromperies, les contradictions dans le discours de l'adversaire politique. Et, must, propose une riposte à son utilisateur. Le tout en un rien de temps. De quoi suppléer n'importe quelle escouade de plumitifs.

En 1997, Excalibur traverse l'Atlantique. Le Parti travailliste se dote de ce logiciel. Tony Blair cartonne et John Major quitte le 10, Downing Street. A en croire les principales écuries présidentielles françaises, l'engin n'est pas arrivé de ce côté-ci de la Manche. L'Elysée prétend même ne pas connaître son existence. «On serait peut-être meilleur si on l'avait», s'amuse Agathe Sanson, responsable du service de presse. A Matignon, en revanche, Aquillino Morelle en a eu vent. Le conseiller de Lionel Jospin a fait plusieurs voyages à Londres pour dialoguer avec ses homologues britanniques. Selon lui, il n'a pas été question directement d'Excalibur mais de la communication à la mode Labour. Et puis, explique la «plume» de Lionel Jospin, la froideur de puces ne remplace pas la chaleur d'un homme. Lui, préfère fournir à son patron du «sur mesure» plutôt que du «prêt-à-porter». P