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Libération
Éditorial

Promesses

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publié le 11 février 2002 à 22h11

En attendant que Chirac soit sur le pont en Avignon (au fait, monsieur le Président, vous êtes candidat ?), la campagne tourne en rond. Les Français s'y ennuient et réclament au sortant et à son challenger un projet nouveau. C'est bien le moins. A l'allure où le monde change, ils seraient fous de se laisser refiler les vieilles lunes d'il y a sept ans, même si la plupart des problèmes d'alors demeurent. Le Premier ministre a exécuté une bonne partie de ses promesses de 1997 et il lui faut en avancer d'autres. Le Président, lui, n'a jamais vraiment mis en musique son engagement de réduire la «fracture sociale». Cette non-adéquation du dire et du faire pose d'ailleurs question : les Français veulent-ils du neuf par rapport à ce que Chirac promettait en 1995 et n'a pas fait, ou par rapport à ce qu'il a fait et n'avait pas promis ?

Mais ce qui rassure, c'est que l'ère chiraquienne des promesses non tenues ne décourage pas les électeurs d'en réclamer de nouvelles. L'envie d'inédit est peut-être d'autant plus grande que les têtes des finalistes présumés sont archiconnues. Jospin en est à sa deuxième campagne présidentielle, Chirac à sa quatrième. Quand on songe qu'à l'étranger une défaite à l'élection suprême vaut immédiate mise en retraite, on mesure la distance qui sépare la France de ses voisins. La différence tient sans doute aux vieux restes monarchiques de ce pays qui a coupé la tête à son roi mais n'ose plus s'imaginer sans homme d'expérience à sa tête. Alors, puisqu'ils fon