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Libération

Cinq handicaps pour l'ultime combat

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Une fois de plus, Chirac se présente comme outsider. Revue de ses points faibles.
publié le 12 février 2002 à 22h12

C'est la dernière montée sur le ring d'une bête de campagne, reconnue comme telle depuis bientôt quarante ans mais dont la faille essentielle est de n'être reconnue que pour ça. Il s'est beaucoup battu pendant toutes ces années. Mais, comme tout a une fin, ce qui menace aujourd'hui, c'est le combat de trop. Lourde menace. En décidant de hâter sa candidature, Jacques Chirac a concédé qu'il démarre sa quatrième campagne présidentielle en situation de faiblesse, challenger dans une élection où son titre de sortant l'obligeait, cette fois, à être le favori. Cela ne lui avait pas si mal réussi, lors de la dernière édition, de partir avant tout le monde. Mais il n'était alors ni à l'Elysée, ni à Matignon, ni plus vraiment maître du RPR...

Il y a encore quelques jours, Chirac entendait la jouer à la manière du Mitterrand qui l'avait ridiculisé en 1988: le Président à la popularité revigorée par une cohabitation épuisante pour son Premier ministre, le chef de l'Etat sûr de lui, de ses idées, de sa stratégie et de son calendrier, n'avançant qu'à son rythme, se déclarant le plus tard possible, façon d'imposer son tempo, sa marque et de laisser s'épuiser ses adversaires...

Loin de son modèle, Chirac, à l'issue d'un mois de janvier où il a été pilonné sur les affaires, se retrouve dans une situation inattendue: obligé d'improviser une candidature, de l'avancer d'un bon mois par rapport à la date qu'il avait prévue. C'est une première défaite: il laisse à Jospin le rôle du candidat qui ne