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Libération
Éditorial

Amalgame

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publié le 15 février 2002 à 22h16

Effet d'aubaine pour les chiraquiens, que cette mise en examen d'un ancien ministre socialiste pour des malversations présumées dans la gestion d'une mutuelle de fonctionnaires. Tu me tiens par le Schüller, je te tire par le Teulade. On a encore en tête la sentence ­ prophétique? ­ du président candidat sur cette classe politique où nul ne devrait se prétendre plus «vertueux» que l'autre... Effet délétère garanti, en tout cas, pour le débat démocratique. Certes, il est tout, sauf inconvenant, que la justice poursuive son travail durant les campagnes électorales; quel que soit son rythme, elle n'invente pas les affaires. Mais elle ne maîtrise pas non plus l'appréciation de l'importance des faits qui lui sont soumis, sinon par l'application du droit pénal, matière assez imperméable au sens commun.

Dans un climat politique où tout fait sens, on devine l'intérêt qu'il y a pour le RPR à amalgamer la remise au jour d'un système de financement illicite d'un parti politique ­ le leur ­ et la remise à plat des avantages indus d'un ancien dirigeant de mutuelle ­ membre du PS, celui-là. C'est tout bénéfice encore que de compatir à la colère de retraités qui estiment que la baisse de leurs prestations était due à des privilèges somptuaires de tel ou tel. Même s'il n'y aucune relation, ni échelle de grandeur, entre ceci et cela.

C'est de bonne opportunité, enfin, que de mélanger un système de racket qui a longtemps ponctionné les entreprises franciliennes pour faire tourner la «machine RPR