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Libération

L'étrange copropriété de la rue de Solférino

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En 1986, le PS avait racheté son siège parisien à la mutuelle de la fonction publique.
publié le 15 février 2002 à 22h16

Salariés maltraités, mutualistes agacés, concurrents politiques alléchés: cela fait déjà un moment que l'on suggère à la justice de s'intéresser de près au siège du Parti socialiste, rue de Solférino, beau quartier, rive gauche, état du sol de l'immeuble désastreux il y a vingt ans. Lorsque l'Inspection générale des Affaires sociales (Igas) effectue son contrôle de l'Umrifen*, elle ne s'intéresse pas spécifiquement à son patrimoine immobilier ni à sa gestion. D'ailleurs, pour en avoir une vraie vision, ce n'est pas un contrôle de la mutuelle de retraite des instituteurs et fonctionnaires qu'il aurait fallu effectuer, mais un contrôle spécifique d'un organe baptisé Gaïa*. C'est une union d'économie sociale qui gère le patrimoine immobilier de plusieurs mutuelles, dont celui de l'Umrifen.

Réfection. En 1981, l'Umrifen acquiert l'immeuble. Il est magnifiquement bien situé, mais peu commode dans ses installations. Sa surface est d'un peu moins de 1 800 m2. Peu après l'acquisition, un expert découvre que le sol est en très mauvais état, qu'il ne peut même plus supporter le bâti existant. Travaux de réfection, injection de béton: l'immeuble a été acheté 17 millions de francs. Il est loué au PS, puis vendu aux socialistes en 1986 pour 53 millions de francs. Quelques appartements et des parkings sont conservés par l'Umrifen. Le marché immobilier flambe. En 1990, il est au plus haut: le PS espère se défaire de ces locaux pour quatre fois plus que le prix d'achat. En vain.

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