Menu
Libération

Cinq ans à être attendu au tournant

Article réservé aux abonnés
Le Premier ministre a évité les chausse-trapes, quitte à céder beaucoup.
publié le 21 février 2002 à 22h20

Lorsque Lionel Jospin arrive à Matignon, le 2 juin 1997, la mission paraît impossible. Depuis plusieurs années, l'économie patine, le chômage gonfle, les déficits ne parviennent pas à se résorber et la France n'est pas certaine de respecter à temps les critères de Maastricht. Le premier dossier du nouveau chef du gouvernement est européen et l'oblige, d'emblée, à un renoncement: en échange d'une vague déclaration d'intention sur la croissance et l'emploi, il signe le traité d'Amsterdam, qu'il avait qualifié lui-même de «super-Maastricht». Mais, simultanément, il parvient à boucler le budget 1997, réputé infaisable, sans imposer au pays une nouvelle cure d'austérité. Un arbitrage qui permet une décrue rapide des taux d'intérêt.

Chômage. De la réduction du chômage, il a fait sa priorité. Dès la rentrée, il lance les emplois-jeunes, impose les 35 heures ­ assorties d'une importante baisse des charges ­ et décide un transfert massif des cotisations maladie vers la CSG, prenant aux revenus du capital ce qu'il restitue aux salariés. Trois mesures radicales qui auront un fort impact psychologique et, dans une moindre mesure, économique. La reprise mondiale fait le reste et, début 1998, le chômage se met à décroître. Ce qui ne l'empêchera pas de traîner comme un boulet le dossier des licenciements économiques: Vilvorde, Michelin, LU.

Rapidement, c'est le partage des fruits de la croissance qui devient son principal souci. En janvier 1998, lors du mouvement des chômeurs, il refuse de r