1984
Remonter la pente: le PS à 20,7 %
Trois ans après la victoire de François Mitterrand à l'Elysée, les socialistes menacent de s'essouffler. Le gardien du temple de la rue de Solférino, tête de liste aux Européennes, aura pour tâche de relancer les troupes dans un climat passablement hostile. Conséquence directe de la rigueur économique imposée en 1983, l'année 1984 a commencé avec deux plans de restructuration industrielle les 8 février et 29 mars qui finissent de fâcher ses chers alliés du PCF. «Il n'y a pas que du mécontentement dans la rue, déclare le patron de la CGT Henri Krasucki. Il y a de la colère aussi.» Le «peuple de droite» se manifeste ensuite pour défendre l'école privée. Enfin, dans ses voeux aux Français, le président de la République n'a promis «rien d'autre à personne que la poursuite sans faiblesse de l'effort de redressement national». Avec la foi du charbonnier, Lionel Jospin appelle bien à «la mobilisation des forces du monde du travail» et aussi à «limiter les privilèges abusifs de l'école privée». Mais après sa victoire aux municipales de l'année précédente, l'opposition UDF-RPR présente cette élection pour le Parlement de Strasbourg comme un «déclic» avant les législatives de 1986. Le RPR a opéré sa «conversion européenne» en se rangeant dans une liste unique derrière l'UDF Simone Veil. Le 17 juin au soir, le leader socialiste et sa crinière blanche ont toutefois limité les dégâts en décrochant 20,7 % des suffrages pour son parti, soit trois points