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Libération

Bayrou fait son show et jette un froid

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Le candidat UDF s'est invité au meeting de l'Union en mouvement à Toulouse.
publié le 25 février 2002 à 22h22

Toulouse envoyée spéciale

Zéro à droite, la balle au centre. Ce qui devait être le grand meeting des chiraquiens a tourné au fiasco samedi à Toulouse. François Bayrou, candidat UDF à la présidentielle, a semé panique et désordre en s'incrustant au raout de l'Union en mouvement, l'écurie du Président. Avec 3 % des intentions de vote dans les sondages, il est parvenu à être la vedette de la journée sous le regard effaré d'Alain Juppé, ardent défenseur d'un parti unique de la droite.

Autopersuasion. Dès vendredi soir, lors d'une soirée organisée dans une bodega, le nom de l'élu béarnais est sur toutes les lèvres. Autour de tapas et de bouteilles de vin rouge, Jean-Pierre Raffarin, président DL de la région Poitou-Charentes, ironise: «Jospin a Séguéla, nous on a Bayrou!» Il tente de philosopher: «Il faut savoir accepter ce qu'on ne peut pas empêcher.» Antoine Rufenacht, directeur de campagne de Jacques Chirac, et Jérôme Monod, son conseiller politique à l'Elysée, passent de groupe en groupe pour briefer les élus. Le message est clair: la venue de Bayrou est «une bonne nouvelle» puisque le meeting est celui de l'union. «Il faut marteler: la présence de Bayrou, c'est bon pour Chirac», ajoute Raffarin à moitié convaincu. Visiblement soucieux, Philippe Douste-Blazy, maire de Toulouse, qui a lâché Bayrou pour Chirac, s'entretient longuement avec Monod. A la fin de la soirée, il donne pour consigne à ses troupes de téléphoner dans les cars de militants pour les conjurer de ne pas huer l