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Libération

Jacques Chirac en terroir conquis

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Au Salon de l'agriculture, il a évité stands syndicaux et sujets sensibles.
publié le 25 février 2002 à 22h22

L'air grave, attentif, légèrement penché en avant, Jacques Chirac se renseigne auprès d'un éleveur: «Combien la France compte-t-elle de vaches de race parthenaise?» L'intéressé ne sait pas répondre. Tant pis, le président de la République lui dit «encore bravo» et le plante là. C'est qu'il n'a pas que ça à faire, le Président, qui prenait hier le premier vrai bain de foule de sa campagne électorale: l'inauguration du Salon international de l'agriculture, porte de Versailles à Paris, est aussi et plus que jamais l'affaire du candidat Chirac. Et pour ça, il s'y connaît et sait qu'il faut y multiplier les arrêts «poignées de main», les poses «dégustations variées de produits du terroir» et les inévitables félicitations urbi et orbi. Les bises vont de préférence aux jolies femmes.

Suite imposante. L'actuel locataire de l'Elysée n'a pas été ministre de l'Agriculture pour rien, il connaît son public. La plupart des exposants du Salon lui font un triomphe partout où passe sa suite imposante: «Chi-rac! Chi-rac!», clament ses probables futurs électeurs, renforcés par une poignée de jeunes RPR qui font la claque. Normal: à plus de 68 % les agriculteurs votent à droite (Libération du 23 février), alors autant y aller carrément pour soutenir le président de la République.

Mais, sous l'apparente décontraction de cette inauguration dominicale, les presque cinq heures de parcours de Jacques Chirac à vitesse d'escargot parmi les quatre halls et les centaines de stands ne doivent rien au hasar