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Libération

Jospin retient sa gauche et cogne à droite

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Il a tenté de rassurer ses troupes sur son engagement socialiste, mais a refusé une «définition étroite» de son projet.
publié le 25 février 2002 à 22h22

Etre ou ne pas être... franchement socialiste? Telle est la question à laquelle a tenté de répondre Lionel Jospin en clôturant hier, à la Mutualité, à Paris, le congrès extraordinaire qui lui a accordé l'investiture présidentielle du PS. Seul candidat, il a été adoubé par 99,07 % des 75 000 militants (69 % de participation) qui ont voté vendredi et samedi. Une consultation tellement précipitée... que Jospin lui-même n'a pas eu le temps d'accomplir son devoir de militant.

«Triomphe du PS.» Même concocté à la hâte, le rituel est déjà rodé: arrivée non pas en voiture officielle mais en Renault Espace vert bouteille, pour bien montrer que c'est le candidat qui est de sortie, entrée dans la salle en fendant la foule tandis que résonne la version remaniée d'Ensemble de Goldmann, et salve de «Jospin président!» pour pimenter le tout. Restait donc à caler le discours. Jospin s'y est employé en s'efforçant de rasséréner ses supporters troublés par la formule abrupte, lâchée jeudi sur France 2, selon laquelle son projet ne serait «pas socialiste», lui-même n'étant plus que «d'inspiration socialiste».

Contraint à une explication de texte, il a commencé par se fondre dans le «collectif» socialiste: «Ma candidature devant les Français n'a de sens que si elle est aussi celle des socialistes.» Le patron du PS, François Hollande, avait donné le ton en couvrant ses troupes de fleurs: «C'est une chance pour un candidat d'être appuyé par une grande organisation» qui «lui donne sa force représent