Le sort des détenus de Guantanamo Bay, notamment les Européens, préoccupe de plus en plus les gouvernements de l'UE concernés, en premier lieu Londres et Paris, ainsi que les organisations de défense des droits de l'homme et les opinions publiques. «Il est de loin préférable que les citoyens britanniques reviennent au Royaume-Uni pour y être jugés», déclarait la semaine dernière le ministre britannique des Affaires étrangères Jack Straw. Une position que partagent les autorités françaises. Le ministre des Affaires étrangères Hubert Védrine et la garde des Sceaux Marylise Lebranchu ont en commun exprimé leur «préférence pour un jugement éventuel en France». Des contacts diplomatiques sont en cours avec Washington, mais il s'agit d'abord, avec l'envoi d'une deuxième mission à Guantanamo Bay, d'identifier avec certitude les détenus. Le parquet doit pouvoir les inculper sur des faits précis avant toute requête d'extradition. «Notre préférence pour des procès en France trouve sa limite naturelle dans le respect de l'indépendance de la justice», explique-t-on très diplomatiquement à Paris, où l'éventualité de tels procès ne semble guère enthousiasmer les responsables politiques.
Accès à un avocat. Les autorités britanniques semblent nettement plus impatientes de régler la question. Hier, des parents de prisonniers ont menacé le gouvernement de poursuites judiciaires pour «complicité» avec les Etats-Unis, arguant du fait que des agents du MI 6, le service secret extérieur britanniqu