Menu
Libération

Le temps de cogner, pas celui d'imaginer

Article réservé aux abonnés
«Le Temps de répondre» blâme Chirac et se borne à recycler les propositions déjà connues du PS.
publié le 1er mars 2002 à 22h27

Si Lionel Jospin parle seul de son «itinéraire politique» et de son «expérience» de Premier ministre, il se fait ventriloque pour présenter ses «propositions et projets» de candidat. Car la troisième partie du Temps de répondre, son livre d'entretiens avec Alain Duhamel qui sort aujourd'hui (1), est une oeuvre collective tant l'auteur a puisé dans diverses sources pour la nourrir. Soucieux d'être en harmonie avec ses troupes, il les a consultées avant de rédiger son ouvrage, brouillon d'un programme qu'il ne dévoilera que lors d'une conférence de presse prévue le 18 mars. Beaucoup de ses fidèles y retrouvent donc une partie d'eux-mêmes. Et Martine Aubry a la satisfaction de constater que le projet du PS, «La vie en mieux, la vie ensemble», en est bien la colonne vertébrale.

Plutôt que d'innover vraiment, Jospin a donc surtout fait du neuf... avec du récent. Signe des temps, c'est sur le terrain de la sécurité qu'il s'avance le plus à découvert. Elevée au rang de «défi prioritaire», la question lui permet d'esquisser plusieurs propositions inédites. Et plutôt musclées. Au risque, après avoir reproché à Jacques Chirac de piller l'oeuvre du gouvernement, d'être à son tour accusé de copier la concurrence. Ainsi Lionel Jospin ouvre-t-il la porte à une réforme de l'ordonnance de 1945 sur la délinquance des mineurs, une vieille revendication de Jean-Pierre Chevènement comme de la droite. Le candidat socialiste considère que ce texte, déjà modifié à 26 reprises, n'est plus un «tabou»