Lionel Jospin a réussi son entrée en campagne, et Jacques Chirac s'essouffle. Selon l'indicateur présidentiel CSA-Libération-la Dépêche du Midi (1), il serait devancé au premier comme au second tour. Le coup est sévère pour le président sortant : par rapport à la précédente enquête (2), il perd 3,5 points dans les intentions de vote du premier tour (21 % au lieu de 24,5 %), tandis que Jospin en gagne 2 (23,5 % au lieu de 21,5 %), ce qui place le Premier ministre en tête du premier tour, pour la première fois depuis mai 2001. Et pour la première fois depuis janvier 2001, Jacques Chirac s'incline au second tour avec 48 %, contre 52 % à Jospin.
Depuis une semaine, le mouvement de l'opinion s'esquissait. Trois sondages réalisés au lendemain de l'entrée en campagne de Jospin, les 22 et 23 février, annonçaient un resserrement des écarts. Celui de la Sofres (LCI) et celui de L'Ifop (l'Express) donnaient pour la première fois à Jospin un léger avantage (51 %) au second tour. Celui d'Ipsos pour le Point conservait l'avantage à Chirac, mais avec 51 % au lieu de 53 %.
Réalisé une semaine plus tard, notre indicateur présidentiel CSA confirme cette tendance. L'offre politique est désormais complète. Tous les acteurs de la campagne sont en place. Le dernier à entrer en scène l'avait fait depuis déjà six jours quand l'enquête a été réalisée.
Pente. «On assiste à un essoufflement rapide de l'effet d'annonce de la candidature de Jacques Chirac, un peu comme après la dissolution de 1997», observ