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Interview

«Le réflexe des élus? Ne pas prendre de risques»

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L'expert: Bernard Spitz, du Conseil d'Etat Selon lui, les politiques sont devenus un frein à la réforme de l'Etat.
publié le 4 mars 2002 à 22h28
(mis à jour le 4 mars 2002 à 22h28)

Bernard Spitz est maître des requêtes au Conseil d'Etat. Il a codirigé, avec Roger Fauroux, l'ouvrage collectif Notre Etat, le livre vérité de la fonction publique (1), consacré à la réforme de la sphère publique.

A droite comme à gauche, on ne jure plus que par la réforme de l'Etat. Est-ce un effet de mode ?

Plutôt un sentiment partagé d'urgence de la modernisation de l'Etat. Depuis vingt ans, la société française a évolué de manière extraordinaire. Les entreprises ont radicalement changé leurs méthodes de travail et de gestion. Les Français se sont ouverts sur le monde extérieur, les nouvelles technologies, les règles de l'économie. Mais l'Etat, lui, est en panne. Ce n'est pas seulement injuste, c'est à terme économiquement intenable.

Vous parlez d'Etat d'urgence. Pourquoi ?

Parce que l'insatisfaction des citoyens est la plus grande là où l'attente de l'Etat est la plus forte, comme en matière de sécurité. Et ce sont les plus faibles qui sont les plus touchés. Toutefois «réforme» ne rime pas avec «grand soir». Une multitude de changements sont à engager dans tous les domaines. Certains seront longs à mettre en oeuvre : le financement de notre système de retraites, la décentralisation, la gestion des effectifs, la modernisation des rapports sociaux. Il n'est pas trop tard, mais il est tout juste temps.

Comment expliquez-vous l'immobilisme de l'Etat ?

Entre autres par un échec à motiver les hommes. Le statut de la fonction publiqu